Le président clubiste, qui rappelle sa décision de partir, renvoie l’ascenseur à ses détracteurs et essentiellement les ex-dirigeants.
Après avoir encaissé ces derniers jours et subi la pression, et après la décision de la FTF de reconnaître son bureau dissous, Abdessalam Younsi semble encore tenace. Il n’abdique pas malgré ses erreurs fatales et ses fausses promesses, ainsi que la forte contestation du public clubiste. Tout en rappelant son intention de partir et d’organiser des élections (même s’il laisse planer le doute sur les modalités de ces élections, notamment la vente des cartes d’adhésion), il renvoie la balle aux ex-dirigeants et aux bailleurs de fonds clubistes. Il leur demande de «se montrer» et de «procéder au paiement des dettes héritées de Riahi notamment». Younsi, par la même occasion, s’engage pour la énième fois à «s’acquitter des dettes et des dus relatifs à son mandat», dont ces 12 millions de dinars. Selon l’actuel président du CA, il faut se montrer au plus tard demain pour s’engager par écrit à payer les dettes dont il n’est pas responsable comme il le dit. Sinon, et selon Younsi, il devrait payer toutes ces dettes (les 12 millions) pour qualifier les joueurs recrutés à partir du 25 janvier. Mais il restera alors aux commandes jusqu’aux élections pour éviter «le vide». Toujours dans le cadre de cette contre-attaque, Younsi rassure le public du CA que les rapports financiers 18-19 et 19-20 sont prêts et qu’il les affichera sur la page officielle du club. Que veut dire Younsi par cette prose de positions ? Il s’avère qu’il est encore attaché et ferme sur son envie de défendre son bilan ( faible pour le moins que l’on puisse dire) et qu’il joue la carte du temps pour diminuer la pression sur lui et son bureau.
Et ces 12 millions de dinars ?
Le nœud de cette histoire de dettes reste ces 12 millions de dinars que le CA doit payer et transférer à la Fifa au plus tard au dernier jour du mercato hivernal pour pouvoir qualifier les nouveaux joueurs. Le président clubiste a affirmé, il y a trois semaines, qu’il a bloqué le montant auprès de la Banque centrale, avant de faire marche arrière et d’accuser la BCT de retarder l’opération du transfert (apparemment, ce n’est pas vrai d’après des sources de la Banque centrale). Maintenant, il joue cette carte et demande aux ex-dirigeants de payer ce montant, ou alors il le fera lui-même ! Il s’avère bien qu’il manœuvre, car s’il avait les fonds il l‘aurait fait depuis longtemps et gagné du crédit auprès du public. Quant à la question des états financiers, plusieurs sources proches du club ont assuré qu’il y a de vrais soupçons dans plusieurs dossiers de gestion des affaires du club. Et en premier lieu celui des joueurs camerounais, illustres inconnus, ramenés dans des circonstances douteuses. Si on leur ajoute les dossiers Laabidi, ainsi que d’autres joueurs impayés (dont les cadres de l’équipe comme Khelifa, Dhaouadi ou Ifa), on voit bien que Younsi n’a pas vraiment des arguments solides à faire valoir. Après la levée de la protection de Wadii El Jarry (certains parlent en revanche d’un compromis secret entre les deux amis pour une sortie sûre et indemne de Younsi), le président du CA perd du temps en croyant le gagner. Le club est dans la souffrance totale en dépit d’une forte popularité, l’équipe de football se bat comme elle le peut avec de jeunes novices mais coriaces et la rage du public monte très vite. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas une solution claire et réaliste pour s’acquitter de ces 12 millions (en attendant les 12 autres moins urgents). Ce montant n’est pas une fatalité, ça peut être payé et rassemblé si tout le monde se met à travailler de son côté. Mais Younsi veut-il vraiment être crédible et éviter de jouer sur les mots et de se cacher tout le temps alors que le navire coule ?